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la mythologie nordique vue par ses voisins

la mythologie nordique vue par ses voisins

Avant d'être compilée en norrois, la mythologie nordique était connu par les témoignages d'auteurs romains, puis chrétiens. C'est avec l'évangélisation qu'elle a gagné en densité: pour mieux la vaincre il fallait connaitre "l'erreur" païenne.

Sans les trois sources proprement scandinaves que sont l'Edda en prose et les poèmes scaldiques, l'essentiel de la mythologie nordique nous échapperai. Pourtant leur autochtonie même est relative. Longtemps transmise oralement la mythologie nordique n'a été abondamment documentée par écrit qu'avec l'arrivée du christianisme en Scandinavie au IXe siècle, qui y a apporté l'écriture latine. Contrairement aux runes gravées, utilisées jusqu'alors, et qui ne se prêtaient pas à la rédaction de longs textes, le latin a permis la compilation des mythes et croyances nordiques, mais sur le mode de l'inspiration, consciente ou non, des canons chrétiens antiques. Même le passage du latin au vieux norrois n'a pas empêché cette imprégnation du monde scandinave par le monde extérieur, qu'on trouve jusque dans les écrits du plus nordique de ses auteurs, Snorri Sturlusson. Les sources "externes" à la Scandinavie sont donc d'autant plus à prendre en considération que les sources "internes" ne le sont pas autant qu'on le pense.

Regarde sur la Germanie

L'étude de la mythologie nordique implique l'histoire de son évolution à partir de la mythologie germanique et de la compréhension de ses cultes anciens, nettement antérieurs à l'époque viking, puisque le sud de la Scandinavie est admis comme étant le foyer de dispersion des peuples germaniques. Pour s'en faire une idée, on dispose des commentaires sur la guerre des gaules de Jules César (v.50 av J.-C.) et de la Germanie de Tacite (fin du premier siècle après J.-C.)

Bien plus tard viennent les premières histoires "nationales" des royaumes germaniques et christianisés fondés dans l'ancien Empire romain. Les dix livres d'histoires (ou l'histoire des francs) de Grégoire de Tours (v.590), l'histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable (731) et l'histoire des lombards de Paul Diacre (787) émanent de mondes en contact avec la Scandinavie, mais qui n'ont pas encore tenter d'y pénétrer. Ce n'est pas non plus à proprement parler le cas des vies des saints Willibrord (par Alcuin) et Boniface, son disciple (par Willibald, évêque d'Eichstatt) missionnaire anglo-saxons envoyé par les Francs et la papauté en Germanie au VIIIe siècle. Mais le regard, évidemment critique, qu'ils portent sur les croyances d'outre-Rhin informe par contre-coup sur celles des contrées plus septentrionales.

Evêque au Danemark

Le regard devient plus incisif avec la Vie de Saint Anschaire, évêque de Hambourg-Brème et premier missionnaire a avoir pénétré au Danemark et obtenu la conversion momentanée du roi Harald Klak. Ecrite peu après sa mort en 865 par son disciple Rimbert, cette Vie fournille d'informations sur le sujet. A deux siècles de distance, c'est encore l'histoire des évêques de Hambourg (Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum) qui ouvre une porte sur la mythologie nordique, à un stade ou le christianisme est un fait acquis, mais pas encore partout établi en Scandinavie.

Elle a été écrite en 1075 par Adam de Brème, chanoine et écolâtre de la cathédrale. Certes l'ouvrage est truffé d'approximations, et Adam n'est visiblement jamais allé au Danemark qu'il prétend décrire. Il s'est sans doute contenté de recueillir le témoignage des prédicateurs que Rome et Hambourg envoyaient en Scandinavie et qui, à leur tout passaient presque forcément par brême. Mais il peut être considéré comme une source fiable, en tout cas pour le XIe siècle, à une époque ou la suède, du moins, était loin d'être encore gagnée au christianisme.

Enfin, le témoignage de deux musulmans, le voyageur persan Ibn Rustah (à Novgorod et Birka, avant sa mort en 903) et le secrétaire de l'ambassadeur du calife de Bagdad Ibn Fadlan (en Russie en 922) est d'autant plus précieux que leur regard est dépourvu de toute préoccupation prosélyte.

Sans la littérature latine et, secondairement, arabe, notre connaissance de la mythologie nordique ne serait pas forcément plus dense, mais nous aurions moins conscience du poids du regard monothéiste sur le paganisme scandinave.


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