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L'arbre du monde chez les celtes

L'arbre du monde chez les celtes

Comme la plupart des peuples indo-européens, les celtes connaissait le motif de l'arbre du monde. Un arbre gigantesque abritant diverses créatures et séparant le ciel de la terre.

De nombreux peuples ont imaginés que le ciel et la terre pouvaient être séparés par un pilier servant d'axe au monde, un axe qui a fréquemment pris l'aspect d'un arbre. Cet arbre devient aussi bien souvent le symbole du monde dans son ensemble. Il ne s'agit d'un motif mythologique universel: il est peu connu en Afrique, ou il a été sans doute importé avec les religions monothéistes, et il est absent en Australie. En revanche, il est largement répandu en Eurasie et dans les Amériques. L'un des temples les plus connus et les plus spectaculaires est le frêne Yggdrasil des anciens scandinaves. Cependant, l'arbre de la connaissance du christianisme en est aussi une forme. Bien entendu, les celtes connaissaient ce motif mythologique. Cependant, nous ne disposons pas de textes qui nous le décriraient en détail. Il faut donc utiliser des sources très variées, antiques comme médiévales pour reconstituer la figue celte de l'arbre du monde.

Il n'existe pas d'essence type pour l'arbre du monde. Les celtes de l'antiquité avaient ainsi divinisé le pommier, le noisetier, le poirier, l'alisier, l'if, le mélèze, le frêne, l'hêtre et le chêne. Le culte de ces arbres est connu par des inscriptions sur lesquelles le nom de l'arbre apparait comme une divinité à part entière. Mais on notera aussi que le dieu de l'orage, assimilé au Jupiter des romains, est proche du hêtre ou du chêne, auxquels il s'identifie. Cependant, ces cultes sont souvent très localisés: ainsi celui du mélèze n'est attesté qu'en Istrie et celui du poirier qu'à Auxerre. Quant au hêtre, il n'est connu qu'à Chalon-sur-Saône sous le nom de Baco, et en Isère sous celui de Jupiter Baginus

Animaux, sources et déesses

Une véritable faune vit autour et dans l'Yggdrasil des scandinaves: des cerfs ou une chèvre dans les branchages, un aigle ou un faucon à sa cime, un serpent enroulé autour de ses racines, et un écureuil qui passe de l'un à l'autre, transmettant de l'aigle au serpent les injures qu'ils s'échangent. Or, divers animaux sont aussi liés à l'arbre sur les monuments gallo-romains: le taureau, par exemple, au pied de l'arbre sur le pilier des Nautes à Paris, ou carrément dans l'arbre sur un monument de Trèves. L'aigle est présent aussi, mais il s'agit ici clairement d'un dieu ornithomorphe. Au moyen âge, au pays de Galles, ce sera Lleu, transformé en aigle après sa mort qui jouera ce rôle. Le serpent, enfin, est très régulièrement représenté enroulé autour d'un tronc. C'est la un motif qui existe déjà dans la statuaire gréco-romaine. Sur une série de monnaies attribuées aux Carnutes, l'aigle combat le serpent, tandis qu'à alise-sainte-reine, un monument le montre attaquant un géant anguipède (dont les jambes sont remplacées par des serpents)..

D'autres personnages fréquentent cependant l'arbre: on l'a vu dans les incantations de Marcellus de Bordeaux, il s'agit de divinités mineures qu'on désigne fréquemment sous le nom classique de nymphes, ou de déesses mères, et qui vont en général par trois. Elles sont anonymes ou bien portent un nom collectif qui souvent a un rapport avec l'arbre, par exemple les matronae vacallinehae : "qui  séjourne sous les arbres". Elles peuvent veiller sur une source, laquelle se trouve au pied de l'arbre. En Irlande, la source, grâce qux fruits qu'y fait tomber l'arbre, est dispensatrice du savoir.

Souveraineté et renouvellement

L'une des particularité de l'arbre du monde est qu'il n'est pas qu'un arbre mythique: il possède de très nombreuses répliques réelles, incarnées par des arbres bien vivants, qui en sont alors l'image microcosmique. En Irlande, chacune des 5 provinces avaient ainsi comme symbole un arbre, lequel pouvait représenter la royauté. En Gaule des sacrifices ont pu être offerts à ces arbres. On sait par exemple, que l'on pouvait y suspendre des victimes humaines, qu'on laissait ainsi se décomposer. Dans les légendes médiévales, la vision d'un arbre pouvait aussi marquer la naissance d'un grand roi. Par contre, la destruction de l'arbre entrainait nécessairement un changement, soit de roi, soit de système. Ainsi, une vie bretonne de Saint Caradoc nous montre celui-ci baptiser un roi, puis abattre son arbre sacré, lequel sera transformé en piliers pour la toute nouvelle église. Le paganisme est mort, mais l'arbre, sans disparaitre totalement, a été supprimé.

Si l'arbre microcosmique peut être abattu, il ne semble pas en être de même pour l'arbre du monde lui-même. Les peuples indo-européens semblent avoir envisagé le monde comme quelque chose  qui serait soumis à un cycle de destructions-créations: c'est le principe des yuga de l'hindouisme. Or, en Scandinavie, lors du Ragnarok, la fin du monde, Yggdrasil frémit mais ne tombe pas. Il participe au renouvellement du monde. Quelque chose de très similaire a du exister chez les celtes. Dans le récit Irlandais "la veillée de Fingen", l'arbre semble réapparaitre aussitôt après le déluge, lequel n'est ici qu'une version christianisée de la fin d'un monde.

L'arbre christianisé

Malgré la richesse du mythe de l'arbre que l'on peut reconstituer chez les celtes, on en observe finalement très peu de représentation dans l'antiquité. Sans doute parce qu'en Gaule Romaine, on lui a substitué un autre modèle: celui de la colonne, du pilier.

a la fin de l'antiquité et au début du moyen âge, le christianisme triomphant s'est implanté dans les campagnes.. L'arbre faisait alors partie des symboles à abattre. Le miracle de Saint Martin détruisant un pin sacré près d'un sanctuaire est bien connu, et les canons de Conciles condamnant le culte des arbres, des pierres et des sources sont nombreux. Pourtant cela ne suffira pas, et, en définitive, l'arbre va intégrer le culte chrétien. On ne compte plus sur les anciens territoires celtes les arbres consacrés à tel ou tel saint et objets d'un culte local, souvent guérisseurs. Et s'il n'existe aucun arbre assez vieux pour avoir connu l'antiquité, c'est simplement parce que lorsqu'un arbre sacré meurt il est remplacé par un de ses surgeons.

 


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