Asatru est une reconstruction néopaïenne moderne des anciennes croyances préchrétiennes scandinaves, avec une structure religieuse propre, et étonnamment en augmentation dans de nombreux pays ces cinquante dernières années, en particulier dans les pays européens et en Amérique du Nord.
Quelle est la religion Asatru ? Et que signifie le mot "Asatru" ?
Asatru : nom créé par les adeptes de la religion néopaïenne nordique au XIXe siècle, pour désigner la reconstruction moderne des traditions religieuses de la Scandinavie avant l'introduction du christianisme.
Le nom traduit grossièrement signifie "être fidèle aux Æsir", une des tribus de dieux scandinaves représentées dans la mythologie nordique.
Bien que je doive insister sur le fait qu'il s'agit là de l'appellation courante et que l'origine du nom pourrait venir du vieux mot scandinave ǫ́ss ou áss (æsir au pluriel), qui signifie le panthéon "principal" de la religion scandinave, et de trú, qui signifie "foi" - "La foi des Æsir".
Par conséquent, au cours du 19e siècle, Asatru signifiait être fidèle aux dieux scandinaves en général, être fidèle et adorer les dieux scandinaves et leurs symboles, mais avec la connaissance croissante des traditions païennes scandinaves préchrétiennes, et avec la création d'autres branches de cette foi païenne, Asatru est également devenu le terme pour désigner une religion beaucoup plus axée sur la tribu des dieux Æsir.
Depuis quand Asatru existe-t-il ?
Le XIXe siècle est la période où l'archéologie commence à éveiller progressivement un certain intérêt au sein de la noblesse européenne. Elle est devenue une activité d'amateurs pour les membres les plus riches de la société, car il était très prestigieux d'avoir une telle occupation comme passe-temps.
Par conséquent, l'intérêt pour l'archéologie s'est accru et les nations du XIXe siècle, dont les notions politiques tournaient autour du nationalisme, et de la nécessité de trouver un passé commun pour unir les masses et les nouvelles nations en construction, se sont tournées vers l'archéologie pour trouver des réponses.
Les gens ont pris conscience de leur passé, et parce que le XIXe siècle a été une période historique de grands changements avec le processus croissant d'industrialisation et l'abandon des traditions et de la famille au profit du travail dans des manufactures hautement industrialisées, la plupart ont voulu revenir à leurs racines et ont eu du mal à accepter les changements sociaux apportés par l'industrialisation.
Le retour aux sources ne signifie pas que les gens veulent revenir à un passé religieux païen, mais plutôt qu'ils veulent revenir à la terre, aux traditions, aux activités domestiques et agricoles moins stressantes et moins dépressives par rapport à la nouvelle réalité de l'industrie. L'archéologie et la soif sociale de tradition et de vieilles coutumes se sont finalement rencontrées.
La perception archéologique et historique des anciennes civilisations européennes était que les ancêtres des Européens modernes vénéraient la nature, et c'était la ligne de pensée qui s'inscrivait parfaitement dans la conscience associative du XIXe siècle, et dans les idées politiques du nationalisme - retourner à la terre, être autosuffisant, aux valeurs et traditions familiales.
Ainsi, de nombreuses cultures européennes préchrétiennes étaient considérées comme des adorateurs de la nature. Ce qui n'était pas loin de la vérité dans une certaine mesure, puisque les interprétations archéologiques de l'époque étaient centrées sur les civilisations européennes à partir du néolithique ; des civilisations dont les sociétés tournaient autour des saisons - planter les sols, récolter, stocker les aliments pour l'hiver, etc.
Cela a conduit à la croyance que les sociétés païennes européennes étaient des adorateurs de la nature et que la plupart de leurs dieux et déesses étaient des divinités de la fertilité.
Cependant, au cours du XXe siècle, pour être plus précis au début des années 1970, des groupes de personnes originaires d'Islande, des États-Unis et des îles britanniques ont formé, plus ou moins au même moment, une nouvelle association religieuse consacrée à la renaissance des anciennes croyances et pratiques religieuses de l'Europe du Nord préchrétienne, en particulier celles de l'Islande et de la Scandinavie préchrétiennes, mais aussi les traditions connexes des peuples germaniques de l'Europe continentale et des Anglo-Saxons d'Angleterre. Ásatrú a acquis une nouvelle signification et est progressivement devenu une foi aux fondements solides, et une structure religieuse plus claire.
L'Asatru n'est pas une religion ancienne, plus ancienne que le christianisme. L'Asatru est une reconstruction religieuse néopaïenne moderne, axée sur l'ensemble des religions et des spiritualités qui découlent des croyances spirituelles spécifiques de l'Europe du Nord préchrétienne.
Il est évident que nos ancêtres scandinaves ne désignaient pas leurs religions par le terme Asatru. En fait, les Scandinaves préchrétiens ne souscrivaient pas à une seule religion, mais à de nombreux cultes appartenant à une spiritualité présentant des similitudes partagées par diverses communautés tribales préchrétiennes dispersées dans toute l'Europe du Nord.
Ces anciennes croyances ont été rétablies sous le nom d'Ásatrú au XIXe siècle, comme nous l'avons dit précédemment, bien qu'elles aient reçu une impulsion particulière à la fin des années 60 et au début des années 70, lorsque Sveinbjorn Beinteinsson (poète et agriculteur) a joué un rôle déterminant dans la reconnaissance d'Ásatrú par le gouvernement islandais en 1973 et qu'à partir de ce moment, plusieurs organisations ont commencé à apparaître dans toute l'Europe et en Amérique du Nord.
L'Asatru est-il une religion reconnue ?
Sveinbjorn Beinteinsson et un groupe d'amis, dont beaucoup sont également des poètes et des amateurs de la littérature islandaise ancienne, ont formé l'association connue sous le nom d'Asatruarfelagid, "la communauté de ceux qui ont confiance dans les anciens dieux", souvent décrite comme Ásatrú.
Aux États-Unis, Stephen McNallen et Robert Stine ont formé la confrérie des Vikings, qui a rapidement été rebaptisée Asatru Folk Alliance, et en Grande-Bretagne, John Yeowell et ses associés ont formé le Comité pour la restauration du rite odinique.
Ce sont les premières organisations de renaissance néopaïenne reconnues dans les années 1970, basées sur les croyances du vieux Nordique. Avec l'intérêt croissant pour cette branche néopaïenne, d'autres organisations et associations ont vu le jour, introduisant de nouvelles idées et approches des traditions païennes d'Europe du Nord, y compris de nombreux universitaires qui contribuent à la connaissance des anciennes voies, et même la création de nouvelles branches telles que Vanatrú, Rökkatrú et þursatrú.
Il est clair qu'une grande variété de personnes embrassent les traditions païennes d'Europe du Nord, et la plupart d'entre elles parlent de leur foi en tant qu'Asatru ou en se faisant appeler Ásatruar ("croyants Ásatrú").
Ils se désignent aussi comme païens (ancien terme germanique pour les non-chrétiens) et leur religion comme païenne. Ceux qui sont moins conscients de ce qu'est Ásatrú, l'appellent souvent la "religion des Vikings", et en général, pendant la foi, on le considère comme un "culte de la nature". Donc, commençons par le commencement.
Commençons par une explication plus claire de la raison pour laquelle Ásatrú est appelée "La religion des Vikings" :
Comme nous l'avons dit précédemment, au XIXe siècle et au début du XXe siècle, l'archéologie était largement dirigée par des esprits nationalistes. Ils essayaient de trouver un passé commun aux autres "pays" pour avoir une référence et un facteur qui montraient que ces nations étaient autrefois unies sous une seule culture. Pour l'Europe centrale, c'était le germanique ; pour la Grande-Bretagne c'étaient les anglo-saxons et pour les Scandinaves, les vikings (bien qu'être viking soit une profession et un mode de vie, et non un groupe ethnique spécifique, mais c'était néanmoins une culture).
La période viking est pratiquement ce qui a placé les Scandinaves dans les livres d'histoire. On ne savait pas grand-chose du centre avant la période viking, qui était précisément l'époque où les Scandinaves se sont présentés au reste de l'Europe.
L'archéologie de l'âge Viking était le moyen de trouver une culture commune qui, dans le passé, unissait les Scandinaves, et ce fait historique a été le point clé de la politique nationaliste de la Scandinavie, en particulier de la Norvège, au cours du 19e siècle et de la première moitié du 20e siècle. Par la suite, la culture viking s'est répandue et s'est fortement développée avec les travaux de J.R.R. Tokien basés sur la littérature du vieux Nordique et du vieil Anglais, et plus tard avec les Marvel Studies qui ont fait remonter les mythes nordiques dans les aventures de Thor, le dieu du tonnerre.
Ainsi, une religion telle que l'Asatru a été facilement appelée "La religion des Vikings", en raison de son lien évident avec les mythes et le folklore scandinaves, mais aussi parce que la formation d'Ásatrú et ses croyances religieuses de base sont très centrées sur la littérature nordique ancienne, tant les Sagas que les Poèmes, de la période viking, ou de la Scandinavie de la fin du Moyen Âge et du début des temps modernes, qui dépeignent une grande partie des croyances et pratiques religieuses scandinaves préchrétiennes.
L'Asatru a été décrit comme une "religion de la nature". Qu'est-ce que cela signifie ?
Pour ce qui est d'être une religion appelée "culte de la nature", une grande partie de cette stigmatisation provient des perspectives et des idées du XIXe siècle qui se sont formées autour de la culture européenne préchrétienne comme étant des adorateurs de la nature et de la notion que la plupart des divinités étaient des divinités de la fertilité.
Au sein même d'Asatru, du moins chez les fondateurs et les toutes premières générations de disciples, il existe une forte croyance selon laquelle les dieux se manifestent à travers la nature, ce qui renforce la croyance selon laquelle Ásatrú est une religion d'adoration de la nature.
Cependant, avec l'augmentation des païens modernes dans divers domaines académiques des sciences sociales, nous en sommes venus à remodeler progressivement l'idée autour d'Ásatrú en tant que religion d'adoration de la nature. Les peuples nordiques et germaniques préchrétiens avaient rarement des croyances autour de l'adoration de la nature.
Il est plus courant de voir dans les archives archéologiques des cultes autour de la mort, des ancêtres, de la guerre et de la magie, puis des cultes de la fertilité ou des cultes basés sur une notion spirituelle que l'on peut immédiatement relier à la nature.
Il y avait certainement des cultes de fertilité et d'autres cultes autour de la nature ; une personne pouvait vénérer Freyja dans son aspect de fertilité, pour prendre soin des cultures et du bétail ; des groupes de personnes vénéraient Freyr dans des cultes liés à cette divinité en tant que dieu de la fertilité ; d'autres vénéraient Njördr pour l'abondance, une bonne prise en haute mer ; certains vénéraient Ullr pour la chance à la chasse, etc.
Mais les dieux avaient de nombreux aspects, et les mêmes personnes qui vénéraient parfois Freyja et Freyr, ou toute autre divinité dans un culte lié à la nature/à la fertilité, vénéraient les mêmes dieux sur leurs autres aspects liés à la guerre, à la mort, à la magie, etc.
En fait, jusqu'à tout récemment, même au sein de l'Asatru (en particulier au sein de l'Ásatrú), on croyait que la magie jouait un rôle secondaire dans les croyances scandinaves préchrétiennes.
C'est un point sur lequel je ne suis pas d'accord (en tant qu'archéologue et historien), comme d'autres personnes du domaine académique des sciences sociales. En vérité, c'est exactement le contraire : les pratiques religieuses de l'ère viking se caractérisaient par une grande insertion de la magie, tant dans la vie quotidienne que dans la vie publique, au point qu'il est presque impossible de séparer les deux réalités. La religion dans l'ancienne Scandinavie avait beaucoup de magie.
C'est un changement dans la perspective que les gens avaient d'Ásatrú. Peut-être qu'Ásatrú veut continuer à être qualifié de "religion de vénération de la nature", et c'est peut-être la raison pour laquelle de nombreuses branches des traditions païennes d'Europe du Nord sont créées et se séparent d'Ásatrú, parce qu'à bien des égards, les religions scandinaves préchrétiennes n'étaient pas seulement des "religions de vénération de la nature", mais aussi des spiritualités très complexes autour de centaines de réalités différentes en dehors du panorama de la "vénération de la nature".
Nous continuons à parler des Vikings...
Cela signifie-t-il que l'Asatru est réservé aux personnes d'ascendance scandinave ?
L'une des questions les plus importantes qui se posent lorsque les gens veulent en savoir plus sur Asatru, c'est peut-être de savoir si Ásatrú est réservé aux personnes d'origine scandinave ?
Il est vrai qu'Ásatrú a été étiqueté "La religion des Vikings" et cela tend à donner certaines interprétations selon lesquelles seuls les gens ayant de fortes racines scandinaves sont autorisés à vénérer les dieux scandinaves.
Et il y a même cette stigmatisation du néonazisme et des partis politiques d'extrême droite qui sont impliqués dans Ásatrú. De nombreuses études ont été menées en raison de la tendance à lier le paganisme scandinave à certains éléments racistes et néonazis au sein des communautés païennes nordiques.
Contrairement à ce que l'on laisse entendre, Ásatrú est peuplé de néonazis, la grande majorité des païens nordiques modernes qui se consacrent à l'héritage culturel de l'Europe du Nord, sont fermement opposés au nazisme et au racisme. La minorité de païens nordiques, ayant des perceptions politiques néonazies et d'extrême droite, est fermement dénoncée par la plupart des païens nordiques modernes, comme faisant partie de groupes avec lesquels la plupart des païens ne veulent rien avoir à faire. Au sein des païens, il y a une lutte constante contre le racisme et le néonazisme.
En réalité, le nombre de non-Européens qui pratiquent les traditions païennes d'Europe du Nord a augmenté depuis le début des années 2000. Dans le monde entier, y compris dans de nombreux pays sans liens culturels avec l'Europe du Nord, des gens honorent les dieux scandinaves et pratiquent les traditions païennes d'Europe du Nord.
En Amérique, l'Asatru a commencé à encourager les gens à rechercher leur héritage culturel, mais ne nous méprenons pas sur ce point. Cela ne veut pas dire que la fierté de l'héritage ethnique ressentie par les païens nordiques est liée au racisme, ni que la dévotion à la culture nordique doit être assimilée à tort au nazisme.
Il a commencé par rechercher simplement l'héritage culturel et l'embrasser. Aujourd'hui, du moins en Europe, Ásatrú et d'autres formes de païens ne cherchent pas vraiment à s'approprier un héritage culturel, mais plutôt à rechercher une spiritualité qui s'intègre dans nos perceptions culturelles.
Ce passage croissant de la religion organisée à la spiritualité a donné la liberté à d'autres personnes d'embrasser les dieux scandinaves et les anciennes traditions nordiques. De nombreuses personnes, voire des organisations, d'origine non européenne et non nord-américaine, ont adopté cette foi.
La religion scandinave est-elle toujours pratiquée ?
Aujourd'hui, la religion Asatru compte des centaines d'adeptes dans le monde entier, notamment des organisations aux États-Unis et en Europe ; en Europe, dans certains pays, elle est reconnue comme une religion officielle.
Quelles sont les croyances de base d'Asatru ?
À Ásatrú, on insiste beaucoup sur les mythes scandinaves, bien qu'ils ne soient pas considérés comme des vérités historiques.
Ils sont principalement des lignes directrices sur la façon dont nous devrions mener notre vie afin d'atteindre la grandeur et de profiter de ce monde, en tirant le meilleur parti de tout ce qui nous entoure, et en tant que tels, les dieux sont souvent considérés comme faisant partie de la nature et se manifestent souvent à travers la nature, et nous, les humains, avons une relation intime avec eux.
Il est nécessaire de souligner que nous sommes seuls et que nous ne communiquons avec les dieux pour obtenir de l'aide que lorsque tous les efforts et recours humains ont été dépensés, et qu'il n'y a pas d'autre option, car lorsque l'on vénère les dieux scandinaves, un cadeau appelle un don, et des sacrifices doivent donc être faits, souvent sous la forme de cérémonies au cours desquelles la communauté partage avec les dieux des objets personnels, de la nourriture, des boissons, etc.
Quelles sont les normes de comportement enseignées à Asatru ?
Asatru adhère à la croyance païenne scandinave selon laquelle les objets jouent un rôle important dans la connexion religieuse avec les dieux, les dieux peuvent insuffler de la puissance aux objets, il y a un flux d'énergie qui se trouve dans toutes les choses.
Par exemple, nous créons quelque chose, nous y plions notre pensée, nous lui donnons forme et ainsi nous nous donnons à l'objet, il est imprégné de notre essence.
Cela peut être donné aux dieux comme une offrande et à leur tour, les dieux sont obligés de donner quelque chose en retour, sous forme d'énergie, un échange d'essence qui nous aidera à vivre par nous-mêmes mais à utiliser cette énergie comme une source de force et d'enthousiasme.
Nous avons besoin de cette force, le Mégin, qui est quelque chose qui dépasse la compréhension humaine mais qui nous insuffle de la puissance. La réalité spirituelle est affectée par nous et à son tour elle nous affecte, et cette réalité spirituelle s'exprime sous la forme de dieux et de déesses.
Comment la religion Asatru est-elle organisée ?
Les organisations Ásatrú sont connues sous le nom de Kindred.
Les prêtres d'un Kindred sont connus sous le nom de Gothar, la forme plurielle de Gothi ou Gythia (féminin). Les Gothar sont le sacerdoce collectif de la Communauté Asatr, et les congrégations sont connues sous le nom de Folk.
C'est un aspect important de cette religion, car comme beaucoup de religions païennes, elle est tournée vers la communauté, l'importance de chaque individu dans la communauté, formant ensemble une force unifiée qui agit au profit de tout le groupe, pour assurer la protection, la fertilité, la prospérité, le bien-être, afin que la communauté reste forte et perdure.
Les cérémonies qui se déroulent au sein de la parenté sont connues sous le nom de blóts (anciennement "Sacrifices" nordiques ; blóta - adoration, sanctification ou sacrifice), et les autels sur lesquels le blót, ou sacrifice, est effectué sont connus sous le nom d'étal, et rarement de hörgr, qui est un lieu de culte païen (un autel érigé sur un haut lieu).
La bible d'Asatru, est-ce qu'Asatru a un livre saint, comme la Bible ?
Il n'y a pas de Bible Asatru, mais pour devenir Gothar, les "prêtres" de cette religion, la personne doit posséder 3 choses :
- La sagesse d'Odin,
- La force de Thor,
- L'amour de Freyja.
Ce sont les trois principales divinités d'Ásatrú, hautement vénérées.
Ces trois aspects sont souvent exprimés par la possession de textes sacrés, l'appartenance à une famille et le souci du peuple. Guider la famille avec sagesse, être fort pour la communauté et travailler pour le bénéfice de la communauté, ce qui requiert également une certaine dose d'amour, d'amitié et de compassion pour les membres de la communauté.
Les Gothar ont également besoin de certains objets pour accomplir les rituels, comme le marteau de Thor par exemple, un anneau de serment, et concentrent une grande partie du travail religieux sur le Hávamál, sur les enseignements du "Grand" - Odin.
Le Hávamál n'est pas considéré comme un texte sacré précis. Le Hávamál est un poème qui établit les lignes directrices de l'Ásatrú. Il existe bien sûr d'autres sources de connaissances, souvent utilisées, mais le Hávamál est un poème très important dans la structure religieuse moderne d'Ásatrú, et je continue à insister sur le fait que je parle d'Ásatrú la reconstruction moderne, et non des religions scandinaves préchrétiennes.
À Ásatrú, il existe également un haut conseil annuel connu sous le nom d'Althing (Alþing) qui fixe les règlements que les gens doivent suivre. Les orateurs de l'Althing, qui sont les principales voix du conseil, doivent être choisis par leurs pairs et leur présence est obligatoire.
Comme beaucoup de reconstructions païennes modernes, c'est une religion qui se façonne en fonction de nos besoins modernes, et à ce titre, de nombreuses organisations Ásatrú peuvent faire les choses différemment, mais les canons de cette religion, les bases, sont ceux que je viens de mentionner. Bien sûr, de nos jours, il existe de nombreuses branches des croyances scandinaves préchrétiennes qui sont complètement différentes de cette reconstruction religieuse du XIXe siècle. Il existe une merveilleuse variété de spiritualités modernes basées sur les traditions païennes d'Europe du Nord.
Ásatrú est la branche néopaïenne nordique la plus célèbre et, bien qu'il y ait de nettes différences d'une organisation à l'autre, les fondements de cette religion s'accrochent toujours à la reconstruction religieuse du 19e siècle. En effet, les dieux que les gens adorent dans cette religion sont principalement les Æsir, tels qu'Odin, Thor, Týr, Baldr et aussi deux divinités Vanir souvent incluses - Freyr et Freyja.
Les autres dieux sont rarement entendus, ou ne sont tout simplement pas inclus, parce que l'accent est mis sur les Eddas, sur ces sources historiques, qui sont des ouvrages qui renforcent l'importance des Æsirand ; un très petit nombre de dieux du Vanir. Ainsi, à Ásatrú, soit les organisations qui se concentrent uniquement sur l'Æsir, soit celles qui se concentrent sur les dieux en général, divisent les dieux en deux groupes, de la même manière que les Eddas divisent les dieux ; les Æsir, qui constituent le groupe prédominant - dieux du ciel, dieux de la guerre, du droit, de la justice, de la poésie, de la sagesse, plus axés sur les réalités sociales et la nécessité de maintenir l'ordre ; les Vanir, dont certains ont été adoptés par les Æsir, mais sont des dieux plus soucieux de la fertilité, de la prospérité, de l'abondance et de la magie.
Qu'est ce que les runes, et quel est leur rapport avec Asatru ?
Les runes ont joué un rôle important dans la Scandinavie préchrétienne. Elles n'étaient pas seulement une forme d'écriture, mais étaient également utilisées dans toutes sortes d'activités religieuses et magiques.
Aujourd'hui, dans le cadre d'Ásatrú, les runes ont tendance à être utilisées comme système d'écriture, tandis que dans d'autres branches des traditions païennes d'Europe du Nord, les runes sont utilisées dans d'autres domaines tels que la divination.
Les poèmes runiques sont les sources littéraires originales d'où provient la connaissance de la signification de chaque rune, et ces interprétations sont actuellement utilisées plus ou moins de la même manière que le Hávamál est utilisé dans Ásatrú - comme lignes directrices.
Asatru implique-t-il le culte des ancêtres ?
Lorsqu'il s'agit de vénérer les ancêtres, c'est une question à laquelle il est difficile de répondre dans un texte court. Mais il suffit de dire que les peuples scandinaves préchrétiens adoraient leurs ancêtres.
Nous avons des références de festivités telles que le Dísablót, l'Álfablót, le "Culte du feu de foyer", et des célébrations privées dans des tumulus, des collines et des montagnes dans des propriétés privées, etc. Les faits historiques et archéologiques dont nous disposons ne nous en disent pas beaucoup sur ces représentations religieuses, principalement parce qu'elles étaient assez privées et appartenaient à la sphère domestique.
Ce qui est pratiqué aujourd'hui en termes religieux liés aux Ancêtres, ce sont des récréations modernes (partagées soit avec la communauté soit en privé) basées sur le peu d'informations disponibles. C'est l'un des aspects religieux qui est très développé dans le domaine universitaire. La recherche scientifique pour trouver des réponses et des faits concrets qui nous permettent de comprendre comment les choses étaient vraiment conduites.
Pour l'instant, ce qui peut être fait, c'est de comparer les découvertes archéologiques et les références historiques de la Scandinavie préchrétienne, avec les communautés vivantes contemporaines dont les spiritualités sont très basées sur le polythéisme, le chamanisme et l'animisme de l'hémisphère nord. Par exemple, l'étude des spiritualités et des mythologies vivantes des Sibériens, des Samis et des Inuits, nous donne de nombreux indices qui peuvent être utilisés pour faire des comparaisons avec ce que l'on trouve dans la Scandinavie préchrétienne dans les archives archéologiques.
En quoi l'Asatru est-il différent des autres religions ?
Voilà donc ce qu'est Ásatrú, une reconstruction polythéiste néopaïenne basée sur certains aspects religieux et historiques de la Scandinavie préchrétienne. et de la Scandinavie de la foi indigène préchrétienne des peuples nordiques.
Néanmoins, il est important de mentionner que les croyants de cette foi tentent d'interagir avec les dieux scandinaves et qu'ils reconnaissent en outre que d'autres peuples ont leurs propres dieux, de sorte que les adeptes d'Ásatrú ne croient en aucun cas que leurs dieux sont les seuls vrais dieux.
Il s'agit d'une religion, ou d'une reconstruction d'une tradition religieuse, sans structure hiérarchique, sans dogmes ou livres sacrés au centre de toute la religion, et à ce titre, les pratiques religieuses peuvent subir de nombreux changements et différentes interprétations selon l'environnement social dans lequel elles sont insérées.
